Cela fait trois ans que le président de l’association des Thiaulins de Lignières l’annonce, mais l’édition 2013 – la vingt-huitième – de la Foire aux ânes et aux mules pourrait bien être cette fois la dernière.
Faute d’avoir pu joindre un organisateur, le site Internet de l’office de tourisme de Lignières l’annonce officiellement, comme la lettre adressée le 23 mars dernier par le bureau de l’association « aux amis des anciens jours ».
Une lettre qui rappelle que « la 25e édition devait clore le quart de siècle, mais que, à la demande des Ligniérois et la promesse d’une aide physique capable de surseoir au vieillissement naturel de l’équipe thiauline, elle fut maintenue pendant trois ans ».
En 1986, les Thiaulins de Lignières – versés depuis sa fondation en 1946, dans la conservation des traditions populaires du Berry chères à George Sand – décidèrent d’un rassemblement d’ânes avec des éleveurs et des maquignons du coin et des cantons environnants.
Les vingt ans de l’AFAGNBLe départ d’une prise de conscience. Il fallait d’urgence sauver la race de l’âne grand noir du Berry. Mic Baudimant et ses amis ont mis vingt ans pour donner ses lettres de noblesse à cet âne puissant et unique. La race asine grand noir du Berry a même été la seconde race reconnue après celle du Baudet du Poitou qui l’était déjà depuis un siècle (1).
Tout ce week-end de Pentecôte, c’est un programme dense qui s’annonce pour l’édition 2013, le temps fort étant bien sûr, lundi, le jour de la Foire aux ânes et aux mules. Des mules qui furent, comme n’a pas manqué de le rappeler aussi, maintes et maintes fois l’association, un animal très présent autrefois dans les forges berrichonnes. Par tradition, la randonnée du dimanche est l’occasion d’en savoir plus sur l’histoire qui unit la mule aux forges locales et qui fut utilisée en agriculture. Une histoire qui d’ailleurs se déclinera également à l’occasion de la projection retraçant les vingt ans de l’AFAGNB (Association française de l’âne grand noir en Berry) dont le président Philippe Hubert a succédé à Mic Baudimant il y a deux ans.
À la fête, en l’honneur du grand noir du Berry et à tous ceux qui le défendent, durant tout ce long week-end, les cornemuses de la Fraternelle rassemblant des joueurs de la région, à l’image de ceux du Berry et du Bourbonnais dont George Sand raconte l’histoire dans les Maîtres sonneurs, ne devraient pas manquer de sonner, à commencer par celle de Mic Baudimant, excellent praticien et également grand défenseur de l’instrument.
Si vraiment cette 28e édition de la fête du grand noir du Berry devaient être la dernière, y venir nombreux serait un bel hommage à tous ceux qui depuis le départ ont fait sa renommée.
Philippe Delouzilière
(1) Aujourd’hui, sept races asines ont été reconnues par l’Institut Français du cheval et de l’équitation (IFCE, ex-haras nationaux).