La base aérienne d’Avord (BA 702) et le Centre de formation de la défense de Bourges (CFB) accueillent, ce jeudi et vendredi, la 17e université d’été de la Défense nationale.
Cette manifestation rassemblera environ cinq cents participants – on dit “universitaires” en pareil cas – et plus de quatre cents exposants sur le thème des mutations de la guerre.
« Réfléchir à la nature des menaces »
Cette réunion de réflexion collective au plus haut niveau est annuelle. Elle a, cette fois, l’armée de l’air pour partenaire. En 2018, elle se déroulait à Satory (Yvelines) sous l’égide de l’armée de terre, et en 2017, à Toulon (Var) avec la marine nationale.
Les quatre chefs d’état-major (armées, air, terre, mer) y participeront, ainsi, notamment, que les présidents des commissions de la défense de l’Assemblée nationale et du Sénat. Florence Parly, ministre des Armées, interviendra vendredi, en fin de matinée, pour clore la séance plénière.La ministre des Armées, Florence Parly, avait visité la base aérienne d'Avord le 22 février 2018. photo Stéphanie Para. Le thème choisi – les mutations de la guerre – sera décliné en plusieurs pôles et ateliers de réflexions. Celles-ci intégreront, notamment, l’entrée désormais officielle de l’espace dans les préoccupations militaires, mais pas seulement. Comme le souligne le général d’armée aérienne Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA), le thème retenu cette année « donne l’occasion de réfléchir à la nature des menaces et sur les nouvelles formes de conflictualité : retour des États puissance, terrorisme, migrations, catastrophes naturelles, espace et cyber, déni d’accès ». Ces thèmes constitueront l’ossature des réflexions menées notamment au niveau des ateliers.
« Ce département a des réponses à apporter »
Le député (LREM) du Cher Loïc Kervran insiste également sur « la formidable vitrine qu'est cette université pour le département ». Et comme il anime, jeudi après-midi, un atelier sur le thème "l'adversaire de demain et les menaces hybrides", il souligne que « ce département a des réponses à apporter aux questions qui se posent ».
Celles-ci, ajoute Loïc Kervran, constituent « un domaine complexe où, en terme de cyber espace, il est important de savoir d'où provient l'attaque, comment il convient d'y répondre. C'est ce qu'on appelle des zones grises, qui sont de plus en plus nombreuses, où la distinction entre militaires et civils est de moins en moins nette, avec des espaces civils, comme le cyber ou l'espace, se militarisent ».
Une reconnaissance pour le Cher
La tenue de cette manifestation dans le Cher est la reconnaissance rendue au poids de la défense dans le département du Cher et, par extension, en Berry. À la BA702 d’Avord, base à vocation nucléaire où sont basés les quatre Awacs français, et aux Écoles militaires de Bourges (EMB) s’ajoutent en effet le CFD, la direction générale de l’armement (DGA TT), les industries que sont Nexter et MBDA, ainsi que nombre de sous-traitants. Et il ne faut pas oublier le centre de transmissions de la marine nationale de Rosnay (Indre), dont la mission principale consiste à acheminer les transmissions de la force océanique stratégique, implantée à Brest, vers les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), à la mer.
Le colonel Géraud Laborie, commandant de la base d’Avord, souligne que c’est pour cette raison que la BA 702 s’est immédiatement portée volontaire pour accueillir l’université d’été « avec le souhait d’associer tous nos partenaires ainsi que les élus ».
Cette manifestation, qui n’est pas ouverte au public, se déroulera sur la base aérienne les jeudi et vendredi matin, l’après-midi du jeudi au CFB où un amphithéâtre et des salles modulables permettent d’accueillir séance de tous les participants et les ateliers.
Le vendredi après-midi, des visites d’ordre privé sont prévues chez les industriels et sur les sites de défense du Berry.
Et il est à préciser qu’en plus de l’organisation et du déroulement de cette université, la base aérienne reste opérationnelle et mènera, dans le même temps, toutes ses missions comme en temps ordinaires.
Bertrand Philippe