Deux profils d’aidants familiaux sont invités à se rencontrer une fois par mois, à la maison de retraite Korian la Vallée bleue, à Saint-Amand : des enfants ou conjoints de résidents, et d’autres qui sont en difficulté à domicile mais n’ont pas décidé d’institutionnaliser leur proche.
« L’initiative est nouvelle dans le sud du département, souligne Maryline Louis, directrice de la Vallée bleue. Il existe déjà des groupes de parole, des cafés des aidants, mais seulement pour ceux de l’extérieur. »
« Dispositif expérimental »
« Il s’agit d’un projet commun de soutien psychologique de l’aidant, présente Séverine Touraton, responsable de l’Amasad (Association mutuelle agricole de services à domicile) de Lignières. Dans le cadre de notre réponse à l’appel à projets de l’Agence régionale de santé (ARS), pour obtenir la plateforme de répit (PFR) ouverte en octobre 2018, nous avions proposé différents ateliers et activités, dont ce dispositif expérimental. Nous le menons avec l’équipe de la Vallée bleue après avoir déjà travaillé, avec eux, au niveau de l’accueil de jour. »
Le nouveau groupe de parole a pour but le partage des expériences et témoignages de chacun. Jusqu’en juin 2020, il est ouvert aux familles confrontées aux maladies neuro-dégénératives au sens large, Alzheimer et apparentées, Parkinson, maladie de Charcot, etc., ainsi qu’aux aidants dont l’état physique du proche rend de plus en plus difficile son maintien à domicile.
Les psychologues des deux structures, Pascal Fargeas, qui intervient à la PFR de Lignières, et Lucille Brau, à la Vallée bleue, animent ce rendez-vous organisé sous forme de café-goûter.
Un café-goûter avec deux psychologues
« Nous sommes vraiment dans le non-jugement, la bienveillance et la neutralité, avec des échanges nourrissants de points de vue, soutient Pascal Fargeas. Nous sommes là pour faire résonner et coordonner les mots de chacun?; la personne dont la mère est institutionnalisée depuis deux ans et qui parle de sa culpabilité, et celle qui estime qu’elle n’en est pas là, avec son conjoint, mais sait qu’il lui faudra le placer un jour. »
« L’écoute reste le fond de notre travail, mais on essaie d’en faire quelque chose, pour la personne, en fonction de ce qu’elle dit, complète Lucille Brau. Quand on est aidant, on ne vit qu’à travers l’aidé et c’est compliqué de penser à soi. On travaille sur ce point. »
« Pas un tremplin pour faire entrer les aidés en institution »
Le groupe n’est « pas un tremplin pour faire entrer les aidés en institution », préviennent les partenaires. Plutôt le lieu où les aidants peuvent venir confier leurs problématiques et, pourquoi pas, élaborer un projet personnel. « Le simple fait de pouvoir se libérer, le temps du groupe de parole, est un début », encouragent-ils.
L’Amasad peut compter sur les associations d’aide à domicile ou les accueils de jour de son réseau pour prendre en charge les aidés et offrir aux aidants la possibilité de se joindre au groupe. « La plateforme de répit peut aussi proposer des actions qui répondent aux besoins exprimés : sophrologie, tai-chi, expression créative, etc. », indique Séverine Touraton.
Maryline Louis précise pour sa part que la Vallée bleue « accueille parfois des personnes en séjour temporaire, par exemple quand un aidant a besoin de répit ou si cela est nécessaire pour sa santé, dans tous les cas pour qu’il se sente mieux. »
Marlène Lestang marlene.lestang@centrefrance.com
Pratique. Les groupes de paroles se tiennent un mardi par mois, de 14?h?30 à 16 heures, dans les locaux de la maison de retraite Korian la Vallée bleue, à Saint-Amand. Prochain rendez-vous le mardi 8 octobre. Renseignements et inscriptions auprès de l’Amasad de Lignières, au 02.48.60.23.00.